Les Rubâ’iyât

N°997 — 2025-11-04 — Auteur: Le Dagda

Dans le murmure des jardins de Nichapour, sous les cieux constellés de Perse, Omar Khayyâm dépose ses quatrains comme autant de gouttes de rosée sur le tissu du temps. Chaque rubâ‘ est une perle suspendue entre l’éphémère et l’éternel : le vin y danse avec le savoir, la beauté des fleurs se mêle aux étoiles, et le rire des hommes répond au souffle du destin.
Il parle du vin comme d’un élixir qui fait oublier les chaînes du temps, mais jamais dans la légèreté frivole : c’est un vin de pensée, un nectar où la philosophie se confond avec la volupté. Les jardins deviennent des univers miniatures, chaque rose et chaque brise offrant une méditation sur la vie, la mort, et le mystérieux fil de l’existence.
Dans ces quatrains, le monde oriental se révèle dans sa splendeur sensuelle et sa sagesse voilée : la lumière du soleil sur les minarets, le parfum du jasmin, le clapotis de l’eau dans les fontaines, tout devient symbole. Omar nous murmure que le plaisir n’est pas péché, mais éveil de l’esprit ; que chaque instant vécu intensément est un pas vers la connaissance de soi et du cosmos.
Ainsi, les Rubâ’iyât sont à la fois un chant, une méditation et un voyage : une invitation à goûter l’instant, à contempler le ciel et à comprendre que, dans l’Orient des songes et des étoiles, la vie, même brève, est infiniment précieuse.

Fete au jardin