Abu Ali al-Husayn ibn Abdullah ibn Sina (Avicenne, 980–1037), philosophe, médecin et savant persan, est l’une des figures majeures de la pensée islamique classique. Né à Afshana, près de Boukhara (dans l’actuel Ouzbékistan), il se forma très tôt aux sciences islamiques, à la médecine, à la logique et à la philosophie. Sa mémoire exceptionnelle et son esprit analytique lui permirent de produire dès sa jeunesse des traités influents, qui seront étudiés pendant plusieurs siècles tant en Orient qu’en Occident.
Ses contributions majeures comprennent :
1. La médecine : son Al-Qanun fi al-Tibb (Canon de la Médecine) synthétise les connaissances médicales grecques, indiennes et arabes, et demeure une référence médicale jusqu’au XVIIᵉ siècle en Europe.
2. La philosophie et la métaphysique : il développe une synthèse aristotélicienne et néoplatonicienne adaptée au cadre islamique, abordant la nature de l’âme, l’existence de Dieu et la connaissance.
3. La logique et les sciences naturelles : il rédige des traités sur la logique, la physique, l’astronomie et l’alchimie, posant des fondements rationnels pour la science médiévale.
Avicenne fut également un enseignant itinérant et un conseiller politique, se déplaçant de cour en cour, mais toujours tourné vers la connaissance et l’enseignement. Son influence sur Omar Khayyâm est intellectuelle et spirituelle : Khayyâm, à Nichapour et plus tard à Ispahan, étudie ses ouvrages et s’inspire de sa méthode rigoureuse et de son approche combinant rationalisme et réflexion métaphysique.
Sources principales :
• Gutas, D., Avicenna and the Aristotelian Tradition, 2001.
• Nasr, S.H., Science and Civilization in Islam, 1968.
• Dhanani, A., Avicenna: His Life and Works, 1994.
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